AUGUSTIN PASSE AUX AVEUX

 

AUGUSTIN PASSE AUX AVEUX d'après Les Confessions

 

Traduction Frédéric Boyer

Adaptation Martine Loriau

 

De et avec Dominique Touzé

 

Violoncelle :  Clémence Baillot d'Estivaux et Guillaume Bongiraud (en alternance)

 

 Pas de lieu plus favorable que la crypte des Déchargeurs pour donner un spectacle sur la vie de Saint-Augustin qui, avant de devenir une station de Métro, fut un homme de son temps (4eme siècle après J-C pour les plus ignorants.) Philosophe et théologien chrétien romain né en Afrique du Nord, si Augustin d'Hippone demeure l'un des plus grands penseurs de l’Église (et par conséquent du monde occidental) par le poids considérable de son œuvre et par l'influence qu'elle a eut jusqu'à nos jours, la vie de cette icône ne fut pas tout à fait celle d'un saint.

Le bonhomme fut en effet un bon vivant qui ne rechignait pas aux nourritures terrestres et recherchait tout aussi bien la vérité de Dieu que les honneurs d'une belle situation sociale.

Le spectacle s'articule en effet sur cette dualité entre l'homme qui jouit de la vie et celui qui peu à peu, par tâtonnements, expériences bonnes et mauvaises, rencontres et  révélations, parvient à trouver le vrai sens de sa vie. Car si Augustin fut vite convaincu par la nécessité de croire, il lui fut beaucoup plus difficile de mettre en conformité sa façon de vivre quelque peu débauchée avec les préceptes du christianisme.

C'est ce cheminement en forme d’enquête philosophale de la transsubstantiation d'un être à la base tourné vers les plaisirs et la puissance des idées intellectuelles - vers un autre, convaincu de la supériorité de la foi qui constitue le fil rouge de cette relecture sous tension.

 

Dominique Touzé est convaincant en homme de foi traversé par le doute, englué dans la rhétorique, les sophismes, et qui parvient malgré tout à comprendre avec son cœur ce que son cerveau est incapable de toucher.

 

Sur ces confessions/révélations le violoncelle intervient tantôt en accompagnement, tantôt en contre-point, apportant sa touche mystique (excellente composition de Guillaume Bongiraud.)

 

Bref, un spectacle simple et beau où voix et violoncelle s'accordent à nous rapprocher du divin.

 

 MB