ARGENT, DETTE ET MUSIC-HALL !

 

ARGENT, DETTE ET MUSIC-HALL ! de Stefano Amori, Nigel Hollidge, Armel Petitpas


Avec en alternance : Nigel Hollidge, Antonio Interlandi, Armel Petitpas et au piano Vincent Gaillard, Daniel Glet


Metteur en scène : Nigel Hollidge

 

 

L'argent n'a pas de prix...

 

Le Lucernaire est au Théâtre ce que le drugstore des années 80 était à la Consommation : un lieu de pèlerinage où l'on vient parfois sans raison, uniquement parce que c'est là que ça se passe ! Sorte d'endroit idéal avec librairie style bouquiniste des quais de seine, cinéma et restaurant-bar : une synthèse culturelle ! D'autant que les spectacles y sont généralement de belle tenue.

Un bon exemple avec Argent, Dette et Music-Hall...

Un pianiste et trois comédiens qui savent tout faire: jouer la comédie, chanter et danser... Un belle équipe qui au travers les aléas d'une troupe de Music-Hall nous fait sentir le pouvoir de l'argent sur nos vies. Sur un sujet aussi rebattu, ils parviennent à nous faire rire et à nous émouvoir. A nous surprendre aussi. Car c'est tout l'art de ce spectacle qui démarre doucement et d'une façon conventionnelle, de nous entrainer au fur et à mesure dans une grande complicité spirituelle et affective. Progressivement en effet, le cadre de la représentation s'efface et nous nous trouvons comme de plein pied avec ces artistes, à la fois sur scène personnages parfaits, et dans la vraie vie, mesquins et frustrés. Miroir impitoyable de la condition des artistes aussi, qui malgré leur talent et leur engagement ne parviennent que difficilement à joindre les deux bouts. Nous sommes donc à la fois dans le IN et le OFF, sur scène et en coulisses. Car si l'argent est le vice principal de la société, même ceux qui en dénoncent les méfaits subissent sa loi. Pas de complaisance donc, mais de l'humour et de la tendresse, et surtout pas mal de chansons qui traitent du Dieu Argent ! Les chorégraphies sont par ailleurs inventives, drôles et pertinentes. Excellent Medley final notamment.

Avec une mention particulière pour La Vache à Mille Francs, parodie de Jean Poiret de la chanson de Brel « La valse à Mille Temps ». (Formidable Vincent Gaillard, pianiste et chanteur !)

Très homogènes, les comédiens illuminent ce spectacle à la scénographie brillante.

 

En bref, on en a pour son argent !

 

Avec qui ? Votre tante blindée de Neuilly. Mis à part l'épisode où un riche se fait couper la tête, elle devrait beaucoup s'amuser.

 

Au Lucernaire, jusqu'au 3 Mai

 

MB